Les systèmes de refroidissement des centres de données

Data Centers – Méthodes de Refroidissement

Le refroidissement des data centers est un enjeu stratégique, influençant directement leur efficacité énergétique, leur fiabilité et leur impact environnemental. Une gestion thermique optimisée permet d’éviter la surchauffe des équipements informatiques, de réduire la consommation d’énergie et de minimiser les risques d’interruptions.

En tant qu’experts en mécanique des fluides, nous comprenons les défis complexes liés à la dissipation thermique des infrastructures numériques. Grâce à une approche intégrée, combinant simulation CFD, analyse énergétique et optimisation des flux thermiques, nous accompagnons les exploitants de data centers dans la mise en place de solutions de refroidissement performantes et durables, adaptées aux exigences actuelles en matière de performance et de sécurité thermique.

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Problématique du refroidissement des data centers

Production de chaleur par les équipements informatiques

Les data centers sont des infrastructures essentielles du monde numérique, hébergeant une multitude de serveurs et d’équipements informatiques fonctionnant en continu. Cette activité incessante génère une quantité significative de chaleur.

En effet, chaque composant électronique, qu’il s’agisse de processeurs, de modules de mémoire ou d’unités de stockage, produit de la chaleur lors de son fonctionnement. Cette chaleur est le résultat des pertes énergétiques inhérentes aux processus de calcul et de traitement des données.

Départ de feu sur un processeur

La densité de puissance dans les data centers modernes peut atteindre plusieurs kilowatts par mètre carré, ce qui entraîne une production thermique élevée. Selon une étude, les data centers consomment jusqu’à 50 fois plus d’énergie par unité de surface qu’un bâtiment commercial standard. En 2017, leur consommation représentait 19% de la consommation mondiale du secteur du numérique. Cette consommation énergétique se traduit directement par une émission de chaleur proportionnelle.

Conséquences d’une mauvaise gestion thermique

Une gestion thermique inadéquate dans un data center peut avoir des répercussions majeures sur les équipements et l’infrastructure globale. Les principales conséquences incluent :

  • Surchauffe des composants électroniques : Une température excessive peut entraîner des dysfonctionnements, des erreurs de calcul et, à terme, des pannes matérielles. Les composants électroniques sont conçus pour fonctionner dans une plage de températures spécifique ; dépasser ces limites réduit leur fiabilité et leur performance.

  • Consommation énergétique accrue : Les systèmes de refroidissement doivent compenser toute élévation de température non contrôlée, ce qui augmente leur charge de travail et, par conséquent, la consommation d’énergie. Il est estimé que les systèmes de refroidissement représentent près de 40% de la consommation énergétique totale d’un data center.

  • Réduction de la durée de vie des équipements : Une exposition prolongée à des températures élevées accélère le vieillissement des composants électroniques, diminuant leur durée de vie opérationnelle et augmentant les coûts liés au remplacement et à la maintenance.

  • Augmentation des coûts opérationnels : Outre les dépenses énergétiques supplémentaires, une mauvaise gestion thermique peut entraîner des coûts liés aux interruptions de service, aux réparations imprévues et à la nécessité d’investir dans des solutions de refroidissement plus performantes.

Objectifs d’un système de refroidissement efficace

Pour assurer le bon fonctionnement des data centers et optimiser leur performance, un système de refroidissement efficace doit répondre aux objectifs suivants :

  • Maintien d’une température stable et homogène : Il est crucial de conserver une température ambiante optimale, généralement comprise entre 18 et 27 °C, pour garantir le bon fonctionnement des équipements. Une distribution uniforme de la température prévient les points chauds susceptibles de causer des défaillances.

  • Optimisation de l’efficacité énergétique : Réduire la consommation énergétique des systèmes de refroidissement est essentiel pour diminuer les coûts opérationnels et l’empreinte carbone du data center. L’adoption de technologies de refroidissement avancées, telles que le free cooling ou le refroidissement liquide, peut contribuer à cette optimisation.

  • Réduction de l’empreinte environnementale : En minimisant l’utilisation de ressources naturelles, notamment l’eau et l’énergie, les data centers peuvent atténuer leur impact environnemental. Par exemple, la récupération et la valorisation de la chaleur excédentaire pour chauffer des bâtiments adjacents constitue une approche durable.

La gestion thermique des data centers est donc un enjeu crucial qui influence directement leur performance, leur durabilité et leur impact environnemental. La mise en œuvre de systèmes de refroidissement adaptés et efficaces est indispensable pour répondre aux défis posés par la densité énergétique croissante des infrastructures numériques.

Départ de feu sur un processeur

Principes fondamentaux du refroidissement des data centers

La nécessité d’un refroidissement adapté

Les centres de données, ou data centers, sont des infrastructures essentielles au stockage et au traitement des données numériques. Leur fonctionnement continu génère une quantité significative de chaleur, principalement due à la densité élevée d’équipements informatiques. Une gestion thermique efficace est donc cruciale pour assurer la performance, la fiabilité et la longévité de ces équipements.

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Simulation de la propagation des fumées lors d'un départ de feu dans un data center

Mécanismes de transfert thermique : conduction, convection et rayonnement

La dissipation de la chaleur dans un data center repose sur trois mécanismes fondamentaux :

  • Conduction : Ce processus implique le transfert de chaleur à travers des matériaux solides, tels que les composants électroniques et les structures physiques des serveurs. La chaleur se propage des zones à haute température vers celles à plus basse température par contact direct.

  • Convection : Ce mécanisme concerne le déplacement de la chaleur via des fluides, généralement l’air, qui circulent autour des équipements. Dans un data center, l’air chaud généré par les serveurs est évacué et remplacé par de l’air plus frais, facilitant ainsi le refroidissement des composants.

  • Rayonnement : Les surfaces chaudes des équipements émettent de l’énergie thermique sous forme de rayonnement infrarouge. Bien que ce mode de transfert soit moins prédominant que la conduction et la convection, il contribue néanmoins à la dissipation globale de la chaleur.

Organisation des flux d'air : séparation des allées chaudes et froides

Une stratégie couramment adoptée pour optimiser le refroidissement dans les data centers est l’organisation en allées chaudes et froides. Cette configuration vise à séparer les flux d’air chaud et froid pour prévenir leur mélange, améliorant ainsi l’efficacité du système de refroidissement.

  • Allées froides : Elles sont constituées des faces avant des racks de serveurs, où l’air frais est insufflé pour refroidir les équipements.

  • Allées chaudes : Situées à l’arrière des racks, elles récupèrent l’air chaud expulsé par les serveurs après le refroidissement.

En alternant ces allées et en les confinant à l’aide de barrières physiques ou de systèmes de confinement, on limite le mélange des flux d’air. Cette organisation permet de maintenir des températures plus basses à l’entrée des serveurs et réduit la charge sur les systèmes de climatisation. De plus, l’utilisation de planchers surélevés avec des dalles perforées peut faciliter la distribution uniforme de l’air frais dans les allées froides.

Etude de la montée en température lors d'un départ de feu

Températures et hygrométrie recommandées

Le maintien de conditions environnementales appropriées est essentiel pour assurer le bon fonctionnement et la durabilité des équipements informatiques. L’ASHRAE (American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers) fournit des directives précises à cet égard.

  • Température : L’ASHRAE recommande une plage de température comprise entre 18°C et 27°C pour les équipements de classes A1 à A4. Cette plage vise à équilibrer l’efficacité énergétique et la fiabilité des équipements.

  • Humidité relative : Une humidité trop basse peut entraîner des décharges électrostatiques, tandis qu’une humidité excessive peut provoquer de la condensation et corroder les composants. L’ASHRAE suggère de maintenir une humidité relative entre 20% et 80%, avec un point de rosée maximal de 22°C.

Température : L’ASHRAE recommande une plage de température comprise entre 18°C et 27°C pour les équipements de classes A1 à A4. Cette plage vise à équilibrer l’efficacité énergétique et la fiabilité des équipements.

Humidité relative : Une humidité trop basse peut entraîner des décharges électrostatiques, tandis qu’une humidité excessive peut provoquer de la condensation et corroder les composants. L’ASHRAE suggère de maintenir une humidité relative entre 20% et 80%, avec un point de rosée maximal de 22°C.

Etude de la montée en température lors d'un départ de feu

Il est important de noter que ces recommandations peuvent varier en fonction des spécificités des équipements et des exigences opérationnelles. Par conséquent, une surveillance continue des conditions environnementales, à l’aide de capteurs et de systèmes de gestion, est indispensable pour détecter et corriger rapidement toute dérive.

La compréhension des principes fondamentaux du transfert thermique, l’organisation stratégique des flux d’air et le maintien de conditions environnementales optimales sont des éléments clés pour garantir l’efficacité énergétique et la fiabilité des data centers.

Systèmes de refroidissement dans la salle informatique

Climatisation par unités CRAC et CRAH

Les unités CRAC (Computer Room Air Conditioner) et CRAH (Computer Room Air Handler) sont couramment utilisées pour le refroidissement des data centers.

  • Unités CRAC : Ces systèmes fonctionnent de manière similaire aux climatiseurs domestiques. Ils utilisent un compresseur et un réfrigérant pour refroidir l’air ambiant. L’air chaud est aspiré, refroidi en passant sur un serpentin contenant le réfrigérant, puis redistribué dans la salle informatique. Les unités CRAC sont généralement autonomes et ne nécessitent pas de connexions externes complexes. Elles sont particulièrement adaptées aux data centers de petite à moyenne taille, avec des charges informatiques inférieures à 200 kW.

  • Unités CRAH : Contrairement aux CRAC, les unités CRAH n’utilisent pas de compresseur. Elles sont équipées de ventilateurs et de serpentins refroidis par de l’eau glacée provenant d’un système de production externe. L’air chaud est aspiré, passe sur les serpentins refroidis, puis est renvoyé dans la salle à une température plus basse. Les unités CRAH sont plus efficaces sur le plan énergétique, car elles exploitent un système de refroidissement centralisé. Elles conviennent aux data centers de plus grande taille, avec des charges informatiques supérieures à 200 kW.

Planchers surélevés et gestion des flux

L’utilisation de planchers surélevés est une pratique courante dans la conception des data centers pour optimiser la circulation de l’air et améliorer l’efficacité du refroidissement.

Ces planchers sont constitués de dalles modulaires posées sur une structure métallique, créant un espace vide entre le sol d’origine et le plancher. Cet espace, appelé plénum, sert de conduit pour la distribution de l’air refroidi.

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Prise en compte des vitesses d'air induites par les serveurs et les systèmes de climatisation

En ce qui concerne la gestion des flux d’air, l’air froid est acheminé sous le plancher surélevé et distribué dans les allées froides à travers des dalles perforées ou des grilles. Les équipements informatiques aspirent cet air frais pour refroidir leurs composants internes, puis rejettent l’air chaud dans les allées chaudes. Ce dernier est ensuite capté par les unités CRAC ou CRAH pour être refroidi à nouveau. Cette séparation entre allées chaudes et froides permet de minimiser le mélange des flux d’air, améliorant ainsi l’efficacité énergétique du système de refroidissement.

Circuits de refroidissement et dissipation thermique

Groupes froids et systèmes à eau glacée

Les groupes froids et les systèmes à eau glacée jouent un rôle central dans le refroidissement des data centers, en particulier pour les installations de grande envergure.

  • Groupes froids : Ces dispositifs thermodynamiques produisent de l’eau glacée en utilisant un cycle de compression et de détente de réfrigérant. L’eau est refroidie à une température généralement comprise entre 6°C et 12°C, puis acheminée vers les unités de traitement d’air (CRAH) ou d’autres échangeurs thermiques pour abaisser la température de l’air ambiant. Les groupes froids peuvent être équipés de systèmes de free cooling, permettant d’utiliser l’air extérieur lorsque les conditions climatiques sont favorables, réduisant ainsi la consommation énergétique.

  • Systèmes à eau glacée : Dans ce cadre, l’eau glacée produite par les groupes froids circule dans un réseau de canalisations pour alimenter les unités CRAH ou des climatiseurs en rangée (InRow). Ces derniers sont installés à proximité immédiate des racks de serveurs, ce qui permet un refroidissement ciblé et efficace. L’eau, après avoir absorbé la chaleur des équipements, retourne vers les groupes froids pour être refroidie à nouveau. Cette boucle fermée assure une dissipation thermique continue et maîtrisée.

Ces systèmes conventionnels de refroidissement sont essentiels pour maintenir des conditions thermiques optimales dans les data centers. Leur choix et leur mise en œuvre dépendent de divers facteurs, tels que la taille de l’installation, la densité de puissance, les contraintes budgétaires et les objectifs en matière d’efficacité énergétique.

Free cooling : utilisation de l'air extérieur et échangeurs thermiques

Le free cooling exploite les conditions climatiques extérieures pour refroidir les centres de données, réduisant ainsi la dépendance aux systèmes de refroidissement mécaniques traditionnels. Cette approche peut être mise en œuvre de deux manières :

  • Free cooling direct : L’air extérieur, lorsqu’il est suffisamment frais, est filtré pour éliminer les particules indésirables et injecté directement dans les salles de serveurs. Cette méthode est efficace lorsque la température extérieure est inférieure à la température intérieure souhaitée, généralement autour de 25°C. Cependant, elle nécessite une surveillance rigoureuse de la qualité et de l’humidité de l’air pour éviter tout impact négatif sur les équipements.

  • Free cooling indirect : Dans cette configuration, l’air extérieur refroidit un fluide intermédiaire (comme de l’eau) via un échangeur thermique. Ce fluide circule ensuite à l’intérieur du data center pour absorber la chaleur des équipements sans que l’air extérieur n’entre en contact direct avec l’environnement interne. Cette méthode offre un meilleur contrôle de l’humidité et de la qualité de l’air, tout en bénéficiant des avantages énergétiques du free cooling.

L’efficacité du free cooling dépend fortement des conditions climatiques locales. Dans des régions aux hivers froids, cette technique peut couvrir une grande partie des besoins en refroidissement, tandis que dans des climats plus chauds, son utilisation sera plus limitée.

Refroidissement adiabatique et évaporation

Le refroidissement adiabatique repose sur le principe de l’évaporation de l’eau, qui absorbe la chaleur de l’air ambiant, réduisant ainsi sa température. Dans un data center, cette technique est mise en œuvre via l’humidification de l’air entrant ou à travers des échangeurs de chaleur adiabatiques, où l’évaporation d’eau refroidit un fluide circulant.

Ce procédé est particulièrement efficace dans les climats secs, où l’air a une forte capacité d’absorption d’humidité, optimisant ainsi le rafraîchissement. En réduisant la dépendance aux groupes froids et aux systèmes de climatisation mécanique, il permet de diminuer la consommation énergétique et d’améliorer le PUE (Power Usage Effectiveness) du data center. Cependant, son efficacité diminue lorsque l’humidité ambiante est élevée, limitant son intérêt dans certaines régions.

L’un des principaux défis du refroidissement adiabatique est la gestion de l’humidité. Un excès d’humidité dans l’air peut entraîner des risques de condensation, affectant les équipements informatiques et augmentant le risque de corrosion des composants électroniques. Par conséquent, un contrôle précis de l’hygrométrie est nécessaire pour éviter tout déséquilibre thermique.

Un autre aspect à prendre en compte est la consommation d’eau, qui peut être significative selon la configuration du système. Cette utilisation accrue de l’eau soulève des questions environnementales et réglementaires, notamment en lien avec les ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) et le risque TAR (Taxe sur les Activités Polluantes liées aux Rejets d’Eau). Ces contraintes nécessitent une gestion rigoureuse des rejets et des traitements d’eau, ainsi qu’une conformité aux réglementations locales, rendant le refroidissement adiabatique adapté uniquement sous certaines conditions bien maîtrisées.

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Simulation de l'élévation en température - étude de la détection incendie

Solutions avancées et innovations

Refroidissement hybride : combinaison air/eau

Les systèmes de refroidissement hybrides combinent les avantages du free cooling et des systèmes de refroidissement mécaniques pour optimiser l’efficacité énergétique. Par exemple, un système hybride peut utiliser le free cooling lorsque les conditions extérieures sont favorables et basculer vers un refroidissement mécanique lorsque la température extérieure augmente. Cette flexibilité permet de réduire la consommation énergétique tout en garantissant une température stable à l’intérieur du data center.

Un autre exemple de système hybride est l’utilisation de refroidisseurs adiabatiques combinés à des unités de refroidissement mécaniques. Dans ce cas, l’air est d’abord refroidi par évaporation, puis un système mécanique ajuste la température pour atteindre les niveaux souhaités. Cette approche réduit la charge sur les systèmes mécaniques, prolongeant leur durée de vie et diminuant les coûts opérationnels.

Refroidissement liquide : immersion et contact direct

Avec l’augmentation de la densité de puissance des équipements informatiques, le refroidissement par air atteint ses limites en termes d’efficacité. Le refroidissement liquide offre une alternative en utilisant des fluides pour absorber directement la chaleur des composants. Deux principales méthodes sont employées :

  • Refroidissement par immersion : Les serveurs ou composants sont immergés dans un liquide diélectrique non conducteur. Ce liquide absorbe la chaleur générée, qui est ensuite dissipée via des échangeurs thermiques. Cette méthode élimine le besoin de ventilateurs et réduit considérablement le bruit et la consommation énergétique liés au refroidissement. De plus, elle permet une densité de puissance plus élevée, optimisant l’espace disponible.
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Prise en compte des vitesses d'air induites par les serveurs et les systèmes de climatisation
  • Refroidissement par contact direct (direct-to-chip) : Des plaques froides sont installées directement sur les composants critiques, comme les processeurs. Un fluide circule à travers ces plaques, absorbant la chaleur et la transportant vers un échangeur thermique. Cette approche offre un contrôle précis de la température des composants clés et peut être intégrée dans des infrastructures existantes avec des modifications minimales.

Le refroidissement liquide présente des avantages significatifs en termes d’efficacité thermique et de réduction de la consommation énergétique. Cependant, il nécessite des investissements initiaux plus élevés et une maintenance spécialisée pour gérer les fluides et assurer l’étanchéité des systèmes.

Refroidissement sur puce et technologies émergentes

Le refroidissement sur puce (direct-to-chip) est une technique avancée où des microcanaux sont intégrés directement dans les puces ou les modules de processeurs. Un fluide de refroidissement circule à travers ces microcanaux, absorbant la chaleur à la source même de sa génération. Cette méthode offre une dissipation thermique extrêmement efficace, essentielle pour les applications à haute performance comme le calcul intensif ou les serveurs dédiés à l’intelligence artificielle.

Parmi les technologies émergentes, on trouve également les systèmes de refroidissement à deux phases, où le fluide de refroidissement change d’état en absorbant la chaleur, offrant une capacité de dissipation thermique supérieure. De plus, des recherches sont en cours pour développer des matériaux à changement de phase et des nanofluides.

Analyse comparative des méthodes de refroidissement

Choisir la meilleure méthode de refroidissement

L’efficacité énergétique et l’impact environnemental des data centers dépendent en grande partie des systèmes de refroidissement utilisés. Cette section analyse les différentes méthodes de refroidissement en fonction de critères tels que le Power Usage Effectiveness (PUE), la consommation d’énergie, l’empreinte écologique, les contraintes techniques, les coûts associés, mais aussi la sécurité.

Sécurité et fiabilité des systèmes de refroidissement

Mise en garde sur la sécurité

La sécurité est un critère fondamental dans la gestion d’un data center, où toute panne, surchauffe ou défaillance peut engendrer des interruptions de service coûteuses et mettre en péril l’intégrité des données. Le choix du système de refroidissement doit ainsi garantir la fiabilité des équipements et limiter les risques associés aux dysfonctionnements thermiques.

L’un des risques majeurs est la surchauffe des composants, qui peut entraîner une dégradation prématurée des équipements et provoquer des arrêts inattendus. Une température excessive peut causer l’arrêt d’un serveur ou, dans le pire des cas, endommager de façon irréversible certaines pièces sensibles comme les processeurs ou les unités de stockage. Pour éviter ces incidents, les systèmes de refroidissement doivent être conçus avec des mécanismes de redondance, permettant de pallier toute défaillance en activant un circuit de secours.

Outre la gestion thermique, les risques liés aux fuites de liquide doivent être pris en compte, en particulier dans les systèmes de refroidissement liquide. L’introduction de fluide caloporteur à proximité de composants électroniques nécessite une surveillance rigoureuse et des infrastructures adaptées pour éviter les accidents. Des capteurs de fuite et des systèmes de confinement sont souvent intégrés afin de détecter toute anomalie et d’éviter que le liquide ne vienne endommager les équipements sensibles.

Comparaison des risques

Les méthodes de refroidissement basées sur l’air, bien que moins efficaces en termes énergétiques, présentent un risque plus faible en matière de sécurité. Elles permettent d’éviter l’exposition directe des serveurs à des liquides et réduisent les risques d’accidents liés à des défaillances mécaniques. Cependant, elles nécessitent un entretien régulier des filtres et des systèmes de ventilation pour éviter l’accumulation de poussières et garantir une circulation d’air optimale.

Enfin, les technologies émergentes telles que le refroidissement adiabatique et le free cooling doivent être évaluées en fonction de leur impact sur la sécurité globale du data center. L’augmentation du taux d’humidité due au refroidissement par évaporation peut poser des risques de condensation, qui doivent être gérés à travers des dispositifs de contrôle hygrométrique. De même, l’utilisation de l’air extérieur dans le cadre du free cooling impose une surveillance accrue de la qualité de l’air pour éviter l’infiltration de particules et de polluants susceptibles d’endommager les composants internes.

Critères de performance énergétique

Le Power Usage Effectiveness (PUE) est l’indicateur principal pour mesurer l’efficacité énergétique d’un data center. Il se calcule en divisant la consommation énergétique totale du data center par celle utilisée uniquement par les équipements informatiques. Un PUE de 1,0 indique une efficacité optimale, où toute l’énergie est dédiée aux équipements IT. En France, le PUE moyen est de 1,36, ce qui signifie qu’une partie significative de l’énergie est consommée par les systèmes auxiliaires, notamment le refroidissement.

Les différentes méthodes de refroidissement influencent directement le PUE :

  • Refroidissement par air : Utilisé traditionnellement, il peut entraîner un PUE plus élevé en raison de la consommation énergétique des climatiseurs et des ventilateurs.

  • Refroidissement liquide : Cette méthode permet une dissipation thermique plus efficace, réduisant la nécessité de systèmes de climatisation énergivores. Des études montrent que l’introduction du refroidissement liquide peut améliorer le PUE de plus de 15%.

  • Free cooling : En utilisant l’air extérieur lorsque les conditions climatiques le permettent, cette technique réduit considérablement la consommation énergétique liée au refroidissement, améliorant ainsi le PUE.

Impact environnemental

L’empreinte écologique des data centers est fortement influencée par leur consommation d’énergie et d’eau. Les systèmes de refroidissement jouent un rôle crucial à cet égard :

  • Consommation d’énergie : Les systèmes de refroidissement traditionnels par air sont énergivores, contribuant à une empreinte carbone plus élevée. À l’inverse, des solutions comme le refroidissement liquide ou le free cooling consomment moins d’énergie, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre.

  • Consommation d’eau : Certaines techniques, comme le refroidissement adiabatique, utilisent de l’eau pour refroidir l’air. Bien que cette méthode soit efficace énergétiquement, elle augmente la consommation d’eau, ce qui peut être problématique dans les régions où cette ressource est limitée.

  • Recyclage de la chaleur : Certaines installations récupèrent la chaleur générée pour chauffer des bâtiments adjacents, améliorant ainsi l’efficacité énergétique globale et réduisant l’empreinte environnementale.

Contraintes techniques et limites

Un choix stratégique influencé par plusieurs facteurs

Chaque méthode de refroidissement utilisée dans les data centers présente des avantages spécifiques, mais aussi des contraintes techniques et des limites qu’il est essentiel de prendre en compte avant leur implémentation. Le choix d’un système dépend de nombreux facteurs, notamment la configuration du data center, les conditions climatiques locales, les coûts d’installation et d’exploitation, ainsi que les exigences en matière d’efficacité énergétique.

Le refroidissement par air : une solution éprouvée mais énergivore

Le refroidissement par air, méthode la plus répandue historiquement, repose sur l’utilisation de climatiseurs ou de systèmes de circulation d’air forcée pour évacuer la chaleur générée par les serveurs. Son principal atout réside dans sa fiabilité et son accessibilité, puisqu’il s’agit d’une technologie éprouvée, largement déployée et relativement simple à mettre en place. De plus, les coûts d’installation initiaux sont modérés, ce qui en fait une solution attrayante pour les petites et moyennes infrastructures.

Cependant, cette approche présente des limites notables, notamment une efficacité thermique réduite lorsqu’il s’agit de refroidir des équipements à haute densité. Plus la charge informatique augmente, plus le système de refroidissement par air doit être sollicité, entraînant une hausse significative de la consommation énergétique. Cette dépendance aux systèmes mécaniques de ventilation et de climatisation impacte directement l’empreinte carbone et le coût d’exploitation des data centers.

Le refroidissement liquide : une efficacité thermique optimale, mais un coût élevé

Face à ces limites, le refroidissement liquide s’impose comme une alternative plus performante, en particulier pour les infrastructures à forte densité de calcul. Ce procédé, qui consiste à utiliser un fluide caloporteur pour absorber la chaleur directement au niveau des composants, offre une efficacité thermique bien supérieure à celle du refroidissement par air. Il permet non seulement d’améliorer la dissipation thermique, mais aussi de réduire la consommation énergétique globale, puisque la circulation de liquides thermoconducteurs est plus efficace que l’air pour transférer la chaleur.

De plus, certaines installations exploitent cette chaleur résiduelle pour alimenter d’autres systèmes, comme le chauffage urbain, optimisant ainsi l’efficacité énergétique de l’ensemble de l’infrastructure.

Toutefois, cette technologie présente également des défis importants. Son coût d’installation est nettement plus élevé, en raison des infrastructures spécifiques nécessaires pour la circulation et la gestion des fluides. Par ailleurs, la maintenance de ces systèmes est plus complexe que celle des solutions à air, et les risques de fuites de liquide doivent être rigoureusement maîtrisés pour éviter tout endommagement des équipements électroniques sensibles.

Le free cooling : une dépendance aux conditions climatiques

Le free cooling, quant à lui, constitue une solution intéressante pour réduire la consommation énergétique liée au refroidissement en exploitant directement l’air extérieur lorsque les conditions climatiques le permettent. Ce système permet de limiter l’usage de dispositifs mécaniques énergivores, ce qui se traduit par une amélioration du Power Usage Effectiveness (PUE) et une diminution des coûts d’exploitation.

Cependant, son efficacité dépend étroitement des caractéristiques climatiques du site d’implantation du data center. Dans les régions où les températures extérieures sont trop élevées une grande partie de l’année, l’apport du free cooling est limité, nécessitant l’intégration d’autres systèmes de refroidissement pour garantir la continuité du service.

De plus, ce procédé implique l’installation de systèmes de filtration avancés pour éviter l’entrée de particules et de contaminants dans les salles informatiques, ce qui peut en complexifier la mise en œuvre.

Le refroidissement adiabatique : une consommation d’eau à surveiller

Enfin, le refroidissement adiabatique représente une alternative qui allie efficacité énergétique et réduction des coûts opérationnels. Basé sur l’évaporation de l’eau pour refroidir l’air ambiant, ce système offre des performances intéressantes, notamment dans les environnements secs où l’effet de refroidissement est optimisé.

Son principal avantage réside dans sa faible consommation énergétique, qui en fait une solution attrayante pour réduire l’empreinte carbone des data centers.

Néanmoins, cette technologie repose sur l’utilisation d’eau, ce qui soulève des questions en termes de gestion des ressources hydriques, en particulier dans les régions sujettes aux restrictions d’eau.

De plus, son efficacité diminue lorsque l’humidité ambiante est trop élevée, ce qui limite son déploiement dans certaines zones géographiques.

Tableau comparatif

Le tableau suivant résume les principales caractéristiques des différentes méthodes de refroidissement :

En somme, chaque méthode de refroidissement présente un équilibre entre performance, coûts et contraintes opérationnelles. Le choix de la solution optimale dépend des besoins spécifiques du data center, des conditions environnementales et des objectifs en matière de durabilité et d’efficacité énergétique.

Optimisation du refroidissement des data centers avec EOLIOS

Une approche globale pour un refroidissement optimisé des data centers

L’optimisation des systèmes de refroidissement est un enjeu clé pour les data centers modernes, où l’efficacité énergétique et la gestion thermique influencent directement les coûts d’exploitation, la durabilité des infrastructures et l’impact environnemental.

Afin d’améliorer la performance des installations, EOLIOS accompagne les acteurs du secteur en proposant une approche intégrée basée sur des outils avancés de simulation numérique comme la CFD (Computational Fluid Dynamics).

Cette technologie permet d’analyser et d’optimiser la dissipation thermique à l’intérieur des salles informatiques, ainsi que l’évacuation de la chaleur vers l’extérieur, garantissant ainsi un refroidissement plus efficace et sécurisé.

Réduction de la consommation énergétique grâce à l’optimisation des flux thermiques

Un des principaux leviers pour améliorer l’efficacité énergétique des data centers réside dans l’optimisation des flux d’air et de chaleur à l’intérieur des salles IT. Une mauvaise gestion des flux d’air peut engendrer des zones de surchauffe (hot spots), nécessitant une consommation excessive d’énergie pour compenser ces déséquilibres thermiques.

EOLIOS intervient en réalisant des études CFD internes, permettant de cartographier précisément la circulation de l’air et d’identifier les inefficacités des systèmes de refroidissement.

Grâce à ces analyses, plusieurs actions peuvent être mises en place :

  • Optimisation des allées chaudes et froides pour limiter les recirculations d’air chaud et améliorer la distribution du refroidissement.

  • Amélioration de l’implantation des unités CRAC et CRAH en fonction des besoins réels des équipements informatiques.

  • Identification des points chauds et recommandations pour leur atténuation via une meilleure gestion des flux d’air.

  • Intégration de solutions de confinement d’air, comme des séparateurs physiques entre allées chaudes et froides ou des planchers perforés pour une meilleure diffusion du refroidissement.

Ces actions permettent de réduire significativement la consommation électrique des systèmes de climatisation, en maximisant l’efficacité du refroidissement tout en limitant la surcharge thermique des équipements IT.

Dissipation des calories internes via la simulation CFD

Dans un data center, la chaleur dégagée par les serveurs doit être efficacement évacuée pour maintenir une température stable et éviter les risques de panne.

EOLIOS réalise des simulations CFD internes, permettant de visualiser en détail les flux de chaleur et les gradients thermiques au sein des salles informatiques.

Ces analyses apportent une compréhension approfondie du comportement thermique des infrastructures et permettent d’optimiser plusieurs aspects clés :

  • Réduction des phénomènes de recirculation d’air chaud, qui impactent négativement l’efficacité du refroidissement.

  • Validation et optimisation des systèmes de refroidissement, en testant virtuellement différents scénarios avant leur mise en œuvre.

  • Amélioration des performances des unités de traitement d’air, en ajustant leur configuration pour une dissipation plus homogène de la chaleur.

L’utilisation des simulations CFD garantit une prise de décision basée sur des données précises et fiables, permettant de réduire les coûts énergétiques tout en améliorant la fiabilité et la sécurité des infrastructures informatiques.

Dissipation de la chaleur vers l’extérieur et impact environnemental

L’évacuation des calories produites par les data centers ne se limite pas à la gestion interne des salles IT. Une fois la chaleur extraite des équipements informatiques, elle doit être efficacement dissipée vers l’extérieur pour éviter toute accumulation thermique susceptible d’affecter les performances des systèmes de refroidissement.

EOLIOS réalise des simulations CFD externes, permettant d’optimiser la dissipation thermique des infrastructures en prenant en compte plusieurs facteurs environnementaux :

  • Étude des rejets thermiques vers l’environnement extérieur, pour éviter les phénomènes d’accumulation de chaleur autour des bâtiments.

  • Optimisation de l’emplacement des échangeurs thermiques et des groupes froids, afin d’améliorer la dispersion de la chaleur et de limiter l’impact sur les systèmes de ventilation.

  • Analyse des flux d’air extérieurs pour minimiser les effets de recirculation et maximiser l’efficacité des systèmes de refroidissement passifs comme le free cooling.

En intégrant ces analyses CFD dans la conception et l’exploitation des data centers, il est possible de réduire l’impact environnemental des installations tout en améliorant leur efficacité thermique globale.

Sécurisation des infrastructures grâce à la gestion thermique avancée

Au-delà de la simple amélioration de l’efficacité énergétique, la sécurité thermique est un enjeu majeur dans les data centers. Une gestion inefficace du refroidissement peut entraîner des risques de panne, des pertes de données et des interruptions de service coûteuses.

EOLIOS intègre la sécurité thermique comme un paramètre clé dans ses études CFD, permettant d’anticiper et de prévenir les risques liés aux dysfonctionnements des systèmes de refroidissement. Grâce à des simulations précises, il est possible de :

  • Identifier les points de défaillance potentiels liés aux variations de température.

  • Évaluer les impacts d’un dysfonctionnement d’un système de refroidissement, pour mettre en place des solutions de redondance adaptées.

  • Optimiser la gestion des flux d’air en cas de panne partielle, afin d’éviter une montée en température rapide des équipements.

Ces analyses permettent aux exploitants de data centers d’avoir une vision prédictive des risques thermiques et de mettre en place des stratégies de gestion proactive pour assurer la continuité du service et la protection des équipements critiques.

Vers des data centers plus performants et durables

Grâce à une approche combinant analyse énergétique, simulation CFD interne et externe, et optimisation de la sécurité, EOLIOS accompagne les acteurs du secteur vers des solutions de refroidissement plus efficaces et durables.

En intégrant ces outils d’ingénierie avancés dès la conception ou en phase d’exploitation, il est possible de :

  • Réduire la consommation énergétique et améliorer le PUE des infrastructures.

  • Optimiser l’implantation des équipements de refroidissement pour maximiser leur efficacité.

  • Limiter l’impact environnemental des rejets thermiques en maîtrisant la dissipation de la chaleur.

  • Renforcer la sécurité des installations en anticipant les défaillances thermiques.

L’optimisation thermique des data centers ne se limite plus à un simple choix technologique. Grâce aux études CFD et à l’expertise d’EOLIOS, les exploitants peuvent transformer leur gestion thermique en un levier d’efficacité et de performance, garantissant un fonctionnement optimal et sécurisé de leurs infrastructures informatiques.

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